Pour des pratiques evidence-based aussi en matière de politiques drogues
Trente-cinq ans passés à travailler avec des gens qui, d’une manière ou d’une autre, consomment telle ou telle drogue m’apprennent que contrairement à ce que notre ministre de la Justice actuel (et tant d’autres avec lui) déclarait récemment dans la presse, l’approche répressive de la consommation de drogues ne fonctionne pas.
C’est étrange que les gens qui, sur d’autres sujets, n’arrêtent pas de parler de pratiques « evidence-based« , oublient ce principe lorsqu’il s’agit de la politique drogues répressive menée par les autorités. Peut-être que pour eux, la pratique evidence-based a trait à des critères comme :
- les moyens que cela rapporte à des institutions comme la police, la justice, les maisons de justice, etc. ;
- les voix que l’on peut glaner en tant que politicien en tenant un langage musclé au détriment d’usagers de drogues vulnérables.
En maniant ces critères-là, la politique actuelle est bien entendu tout à fait sensée.
Par conséquent, comme de nombreuses autres personnes, je plaide pour :
- la décriminalisation de l’usage de drogues, et leur réglementation ;
- l’abandon de l’antagonisme entre autorités et usagers, et l’instauration d’une relation de lien et de communication ;
- une réorientation des moyens vers les problèmes et substrats sous-jacents comme la pauvreté et la discrimination ;
- une réorientation des moyens vers la prévention, la réduction des risques et l’accompagnement.
Erik Castermans, travailleur social