Il est urgent d’évaluer la loi « Drogues » de 1921 !
La loi « stupéfiant » du 24 février 1921 a été votée à une époque où la réalité sociale était bien différente de celle d’ajourd’hui. Il s’agit d’une loi qui concerne uniquement la répression : elle n’a pas été conçue pour permettre la prise en charge de la toxicomanie.
Or, nous sommes confrontés aujourd’hui à des usagers et des familles en souffrance et à un usage d’héroïne, de cocaïne ou de cannabis largement répandu dans l’espace public.
La criminalisation des usagers n’a engendré ni diminution de la consommation, ni le recours à un système de prévention et de soins dignes du XXI siècle.
Il est temps, comme le demandent les intervenants de terrain, que ce débat ait lieu au sein du Parlement fédéral, en lien avec les entités fédérées.
Si l’on veut que la législation ait du sens, elle doit être en phase avec la société dans laquelle elle s’inscrit.
Que constate-t-on aujourd’hui ? 1 jeune sur 4 reconnaît avoir déjà consommé du cannabis. Cette consommation implique le recours à un réseau criminel pour se procurer le produit et empêche tout encadrement préventif sur les risques, nombreux, liés à la consommation.
L’héroïne et la cocaïne sont largement présents dans notre pays et le trafic qui en découle génère de plus en plus de violences, laissant les toxicomanes et leurs proches avec de nombreuses difficultés d’aide et une prise en charge insuffisante.
J’ai déposé 3 propositions de lois visant à faire évoluer la prise en charge. Une sur les salles de consommation à moindre risque, une sur le recours au traitement à la diacétylmorphine pour les héroïnomanes et enfin une sur la légalisation du cannabis.
Ces propositions de lois, soutenues par le PS, n’ont pu faire l’objet d’un large débat au Parlement.
La vision politique sur les drogues est différente en Flandre par rapport à la Wallonie et à Bruxelles mais cela ne doit pas nous empêcher d’avancer sur ce dossier emblématique. La 6ème réforme de l’Etat nous en donne l’occasion, saisissons-la.
Évoquer ce dossier est l’occasion pour moi d’avoir une pensée pour la journaliste liégeoise Isabelle Lemaire qui a réalisé un grand dossier pour La Libre Belgique et qui vient de nous quitter suite à un cancer fulgurant.
Source : Page Facebook de Wily Demeyer, Facebook, 24/02/2021