L’usage de drogues entraîne parfois des problèmes : mésusage, abus, dépendance, etc. Cependant, même s’il n’existe pas de définition universelle de l’usage problématique, les chercheurs s’accordent à dire qu’il est largement minoritaire.
On estime que 250 millions de personnes dans le monde ont consommé en 2016 des drogues actuellement illégales, dont 11,6 % sont considérées comme des consommateurs problématiques ou dépendants (d’après le Rapport 2017 de la Commission mondiale pour la politique des drogues). Cela signifie qu’environ 9 usager·e·s sur 10 consomment des drogues illégales sans problèmes majeurs. Nombreuses sont les personnes qui consomment par curiosité, ou occasionnellement, et même les consommations plus suivies s’estompent généralement au fil du temps.
Quand il s’agit de drogues illégales, ces chiffres paraissent étonnants. Pourtant, on constate le même phénomène en matière de consommation d’alcool. Les profils de consommation de drogues légales et illégales sont donc moins différents qu’on pourrait le penser.
Il est impératif d’arrêter de se focaliser uniquement sur l’usage problématique. Tant que l’usage de drogues sera considéré comme une faute morale, systématiquement problématique, il sera compliqué de mettre en place des politiques efficaces. La criminalisation perpétue la stigmatisation. Décriminaliser l’usage permettrait de modifier la perception des usager·e·s, de parler vrai sur les risques réels, et de mener une véritable politique de réduction des risques liés à la consommation de ces produits.